Encre de Chine, vernis et découpage ( 22 octobre 2009 )

Text_2

L’usage de l’encre de Chine en bijouterie-joaillerie est un classique. Cette technique permets de dessiner directement et très clairement sur le métal précieux, soit des lignes ou des motifs, mais aussi des mises en pierres comme des calibrés ou des pavages de diamants.

Il devient alors facile de découper et de suivre ces lignes et formes noires faisant contraste avec la couleur mat de l’or, de l’argent ou du platine.

En ajoutant une très petite quantité de savon à l’encre de Chine, on s’assure que l’encre adhérera parfaitement à la surface du métal précieux.

Une fois sec, avec une simple aiguille à coudre, il sera aisé de rectifier le dessin pour obtenir des lignes fluides et des contours extrêmement précis.

En y ajoutant l’usage d’un compas, pour trouver des points repères parfaitement symétrique, le dessin n’en sera que plus parfait.

Une fine couche de vernis à ongle protégera le dessin le temps du premier découpage.

J'aime la symétrie, mais avant tout l'équilibre, ce qui m'oblige parfois pour réussir en trois dimensions le bijou qui n'était encore qu'un plan imprécis sur papier, à fabriquer un gabarit, ne servant souvent qu'une fois, mais qui me permet de tracer du premier coup sans tracas et facilement des lignes très satisfaisantes, avec l'avantage de ne perdre que très peu d'or lors du découpage. Le prix de l'or ayant fortement augmenté depuis quelques années, cette technique est plus que jamais source d'économie, de rapidité.......et au service de la philosophie de l'artisan.

En ajustant d'abord la sertissure du rubis au centre du motif, il sera facile de la remettre en place et de la souder aux cinq points de contact. Le tout retrouvera une grande solidité et je l'espère une belle élégance. Le découpage à la scie est un étape que j'aime beaucoup, il y a petit côté miraculeux à voir se transposer en or ce qui n'était que sur papier quelques heures auparavant.

Il est minuit et voici le premier découpage terminé. J'ai décidé d'utiliser pour faire ce bijou du plané or de 16/10 mm. C'est ce que l'on appelle la '' matière d'œuvre '' cela concerne l'épaisseur des planés, le diamètre et la forme des fils ainsi que leurs longueurs et largeurs de matière précieuses entrant dans la fabrication de toutes les pièces. Ces cotes ont une grande influence sur l'esthétique, sur la durabilité et même sur les techniques à employer et au bout du compte sur la valeur intrinsèque et réelle du bijou. Reste maintenant la reprise de ce découpage pour rendre le tout plus régulier et plus léger, ainsi que quelques traits de gravure.

Le poids brut de ce pendentif est de 6,30 grammes. L'anneau est fait d'un fil de 13,5/10 mm, la bélière demi-jonc fait 26/10 mm et un '' avpli '' de 19 mm. La sertissure du diamant fait 26/10 mm. Il reste maintenant à sertir le rubis de 3,15 mm de diamètre et le diamant de 3/100 ct. Et ce sera le polissage avec du ruban de coton et disques de feutre. Encore deux ou trois heures et le bijou sera prêt à partir pour les USA.

Fabriquer une telle pièce est un véritable plaisir, j'espère pouvoir en faire d'autres dans le même esprit mais surtout vivre assez longtemps pour tout raconter des techniques classiques que j'utilise et de la philosophie qui précède le tout. Belle journée à toutes et tous. Michel Zimmermann Artisan Bijoutier-joaillier Québec 22 octobre 2209