Corps de bague découpé dans du plané ( 21 Août 2012 )

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Tout est dans le titre ou presque.

Il y a un plusieurs avantages à découper un corps de bague dans un plané laminé.

Le tout premier est qu’une fois soudé au chaton, le corps de bague ne comportera pas de soudure à sa base, ce qui permettra à long terme de pouvoir l’agrandir raisonnablement par martelage sans aucune suprise ni risque de casse.

Le deuxième avantage est de pouvoir prendre de la hauteur dans le plané sans difficulté aucune pour rejoindre ce même chaton, que ce soit pour une sertissure sans soudure droite ou cônique ou pour un chaton avec griffes dont la ceinture pourra toucher et être soudé facilement à d’évetuelles palmettes découpées elles aussi dans ce même plané.

Le troisème est un gain de temps, car il suffira de tracer correctement les deux cercles représentant l’intérieur de la bague ( la grandeur de doigt ) et le cercle extérieur qui servira de repère lors du limage pour ainsi obtenir une épaisseur parfaitement régulière.

À noter qu’il est préférable de recuire ce plané avant de commencer, sauf si bien sûr on a l’intention de faire une bague faite d’une seule pièce. Comme par exemple une bague totalement en or pur, dans ce cas le fait de laisser la plaque bien écroui lui garantira une plus grande force.

La toute première étape sera donc de tracer avec une aiguille d'acier une ligne droite au centre du plané. Les aiguilles à coudre montées sur un roule-goupille font des pointes à tracer exceptionnelles. À partir de cette ligne il sera facile de positionner sur celle-ci la pointe sèche du compas ouvert au même rayon que la grandeur de doigt recherchée. La trace de ce cercle doit être nette, idéalement tracée en une seule fois. À l'aide d'un pied à coulisse, il sera facile de vérifier que l'on aura ouvert le compas à la moitié du diamètre de la future bague en mesurant directement sur le triboulet. Plus la mesure sera précise, moins il y aura de perte au moment du découpage, et plus le travail se fera rapidement. La ligne droite passant donc parfaitement au centre du haut du corps de bague sera un point de repère a conserver impérativement jusqu'au moment d'attacher et souder le chaton de la bague, assurant ainsi un équerrage et un centrage parfait de l'ensemble.

À noter que la courbe au niveau des palmettes est en fait un arc de cercle qui trouve à prendre naissance directement en un point faisant tangente avec le cercle extérieur du corps de bague. Si ce principe est bien observé on obtient une ligne extérieure de grandeur douceur et sans aucune cassure.

Le découpage n'est pas particulièrement difficile. Bien sûr il faudra à tout prix éviter des traits de scie déviants et tout faire pour découper le plus d'équerre possible.

Une fois découpé, la priorité est donné à la grandeur de doigt. Il faudra donc limer avec une grosse lime feuille de sauge, les plus rugueuses sont pour ce travail rapides et efficaces. En serrant fortement de temps à autre sur le triboulet, les traces laissées par celui-ci à l'intérieur de l'anneau indiqueront les endroits où il faudra encore limer. Lors que très près de la bonne grandeur, un morceau de papier d'émeri enroulé sur le triboulet servira de lime parfaitement adaptée au diamètre. Une fois bien émerisé, il sera possible au besoin de marteler légèrement tout autour l'extérieur de l'anneau. Par cette méthode on arrivera à un intérieur parfaitement circulaire.

Sur cette photo on peut apercevoir dans le bas à droite une trace laissée par le triboulet...endroit où il faudra insister soit à la lime soit à l'émeri.

Une fois la bonne grandeur atteinte, il suffira de limer en biais, suivant le deuxième cercle tracée, un chanfrein qui servira de point de repère pour limer rapidement le dessus du corps de bague. Ce travail se fait aussi et surtout à la satisfaction de l'œil. Car même si on mesure tout à la perfection, l'œil de l'artisan doit absolument être totalement satisfait, sachant que l'œil du client saura, lui aussi, être tout autant séduit par cette même régularité.

Sur ce petit croquis en couleur on comprends bien ce que j'expliquais un peu plus haut au sujet de la ligne de la palmette et du corps de bague. Cela peut sembler un petit détail, mais il fait toute la différence pour un profil de bague réussi.

En espérant vous avoir convaincu de l'avantage de ces corps de bague découpés. Je vous souhaite à vous comme aux anges un très grand plaisir à la cheville...'' cheville '' qui collabore largement à une très grande part de ma vie heureuse, ce que je vous souhaite pour l'éternité. Belle, bonne et douce journée. Michel Zimmermann Artisan Québec 21 Août 2012 '' Douce journée '', un clin d'œil à mon ami Jacques là bas au Japon.