Bélière deux pièces

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Les bélières deux pièces, plus fines dans le bas que dans le haut, sont fabriquées à partir d’un plané mis en forme à la pince et d’un anneau en fil rond, limé sur deux faces puis soudé en deux temps à la base. Demandant plus de temps de travail à la cheville que les bélières en fil rond ou en fil demi-jonc, elles sont d’une plus grande élégance et particulièrement adaptées aux pendentifs joaillerie.

En plus d’une agréable finesse de face comme de profil, elles laissent dans le haut tout l’espace nécessaire pour des chaines fines mais aussi pour des chaînes de dimensions plus importantes.  En effet les bélières simples et symétriques ont parfois un aspect nettement trop lourd  à leur base et surtout obligent à souder un anneau de trop grosse apparence sur le pendentif pour être emmaillé à celles-ci. Une petite heure de boulot qui en vaudra largement la peine pour qui est passionné de son métier jusque dans les moindres détails.

 

Plané et fil rond

Pour ce très joli saphir de 5 mm, diamond cut, ici monté tout en palladium serti clos, j'ai choisi un plané de 7,3/10 mm, de 26/10 de largeur dans le haut et un petit anneau fait d'un fil rond de 8/10 mm tourné sur une aiguille en acier de 9/10 mm. Sans oublier au besoin d'apposer son poinçon de maître au dos, il est plus facile de mettre prioritairement le plané en forme à la pince alors qu'il est encore pleine largeur tout du long, pour ensuite le limer de profil d'un côté et de l'autre pour que sa base soit bien ajustée au diamètre du fil de l'anneau à y souder. Ces cotes pourront varier en fonction de l'importance d'un autre pendentif, mais aussi en fonction du métal précieux utilisé. En effet j'ai tendance lorsque je fabrique ces bélières en argent à rajouter un dixième de millimètre de plus tant pour le plané que pour le fil. La largeur de ces bélières influence l'esthétique du pendentif, car il faut impérativement avoir en tête sa beauté et sa solidité, la première étant immédiatement appréciée de la clientèle et la deuxième le sera encore plus avec le temps.

Première soudure

Avant de faire la première soudure à l'avant de la bélière, il sera préférable de sculpter et émeriser, avec motif ou non, toute la surface de la bélière, évitant ainsi le risque d'abimer l'anneau si par malheur la lime venait à dérapper sur celui-ci. Les deux surfaces plates de l'anneau forment en toute logique un angle, ce qui permettra à l'anneau de tenir par simple pression de la bélière au moment de cette première soudure qui se fera avec un très petit paillon touchant à la fois un côté de la bélière et le bord de l'anneau.

Soudure faite

Une fois cette première soudure réussie, il faudra avec une lime aiguille numéro six, faire le lien extérieur entre la base de l'anneau et les deux extrémités de la bélière de sorte à obtenir une fluidité parfaite entre ces deux pièces. À noter que pour le palladium, j'utilise toujours une soudure platine ( pour celle-ci de la 1100 degrés centigrades ), dont la qualité de fluidité est mille fois supérieur aux soudures de palladium, ceci étant du principalement aux caratéristiques de fusion nettement différentes de ces deux métaux précieux.

Tricher un peu

Hé oui, pour que puisse être mobile facilement, d'avant et d'arrière, l'anneau du pendentif à l'intérieur de cette bélière, il faut, à la scie et à la lime aiguille ronde tricher un peu, pour modifier les bords de l'arc de cercle interne de l'anneau. L'autre solution serait de souder un anneau fait du même fil mais avec un diamètre un peu supérieur. Je choisi toujours pour des questions de facilité la première solution.

Deuxième soudure

Voici un cas où presque et toujours je choisi d'utiliser une soudure plus faible que la soudure forte utilsée pour la totalité de mes bijoux. Pour cette deuxième soudure qui se fait à l'arriére, si proche des deux autres soudures ( la première celle à l'avant de cette bélière et la deuxième celle de l'anneau sur le haut du pendentif ) il est plus prudent de choisir une soudure faible. Dans ce cas une soudure platine à 1000 degrés centigrades, soit cent degrés de moins que le point de fusion des deux autres soudures. Pour réussir cette opération, sans mariage, la principale précaution à prendre pour cette dernière soudure qui se fait avec le bord de la flamme d'un chalumeau oxydrique, sera de déposer ( là et pas du tout ailleurs ) avec une fine aiguille une TRÈS petite quantié de borax sur les deux côtés d'un très petit paillon écrasé au marteau, dont l'épaisseur sera d'à peine un dixième de millimètre, paillon qui tiendra glissé entre le bas de la bélière et le bout de l'anneau. En général cette soudure est pour tous les pendentifs fait avec une bélère deux pièces la toute derniere soudure du bijou. Viens alors le polissage et le sertissage.

Trois soudures

Un pendentif simple fait uniquement avec seulement trois soudures, car comme toujours je fabrique toutes mes sertissures sans soudures, seule technique qui me garantisse un sertissage parfait sans aucune surprise et dont le polissage tout autour ne sera en rien interrompu par une soudure qui pourrait être visible ne serait-ce que le moindrement. Le faux batage à la base de cette sertissure est uniquement le fait d'un trait de scie, ensuite limé en demi-jonc. Le fond est ensuite émerisé avec un disque de papier d'émeri et toujours poli avec un fil de polyester recouvert de coton, fil de couture acheté tel quel.

Un gramme

Tout près d'un gramme de palladium, des heures de travail très agréables, ce lumineux saphir en serti clos, je le parie, raviera sa propriétaire pour longtemps, très longtemps. Belle et bonne journée.