En bijouterie comme en joaillerie, le bâtage est un élément soudé en dessous et juste au bord d’un bijou pour à la fois lui donner une structure plus forte, lui donner plus de volume et ajouter aussi un aspect esthétique d’autant plus important qu’il sera ajouré.

Le mot  » bâte  » ne se trouve que dans peu de dictionnaires.

Sur internet, dans le dictionnaire Littré-reverso.net on trouve ceci :  » Dans les bijoux façonnés, lame d’or avec laquelle on leur donne cette épaisseur factice qui les rend apparents. »

Et dans le glossaire du site du musée du Louvre, on trouve cela :  » Réceptacle métallique, dont le décor peut être extrêmement variable, où sont fixées perles ou pierreries. »

Dans cet article, petit à petit, en fonction de la variété de mes futures créations, je compte vous montrer une partie des différents aspects, parfois très simples et parfois beaucoup plus compliqués que peuvent prendre les bâtages.

J’ai décidé avec ce site internet de rendre public tous les aspects de mon travail d’artisan, par contre si mes écrits étaient utilisés pour fin d’enseignement, je demande d’en nommer très clairement l’auteur. Il me fera aussi grand plaisir de répondre à toutes questions permettant de préciser un peu plus mes propos pour faire encore mieux comprendre les aspects et nuances de ces techniques. Il est bien évident que la qualité et la précision d’un bâtage est primordiale pour remplir son rôle parfaitement. Dans ce premier exemple, sous la sertissure dans le haut, le bâtage est constitué d’une galerie ajourée, faite de fil carré de 10/10 mm laminé à 8/10 mm, soudé sur tranche et légèrement ( toujours ) en retrait de la dimension extérieure de la pierre. Il est important de toujours donner la priorité visuelle à la pierre ou au motif principal du bijou. Le bâtage sera lui découvert et compris quelques instants plus tard, question de respect........et de charmes.

À la base un plané a été découpé d’une seule pièce pour ensuite être uni à la sertissure du haut par un réseau de formes courbées fait à la pince, ajustées une à une et soudées toujours avec une seule et même soudure, soit une soudure forte, que je nomme soudure no: 6 car elle contient six parties d’or 18K pour une partie de soudure argent. Pour cette raison, je fais toujours des alliages d’or 18K qui contiennent à peine plus d’or pur que ne le voudrait la théorie. Ainsi les bijoux produits sont au titre minimum et exact de 18K. Ces soudures sont très solides, très efficaces, pratiquement invisibles, ne recoulent que difficilement et permettre de faire toutes les soudures pour toutes les pièces de joaillerie sans exception. C’est une erreur grave, propre à certains débutants, que de penser qu’il faille faire une première soudure avec une soudure forte, une deuxième avec une soudure fondant à une température plus basse et une troisième soudure qui elle sera encore plus faible.... Comment alors envisager de faire des bagues joailleries avec pierre de centre et autour de très nombreux diamants sertis griffes, qui dépassent très souvent plusieurs dizaines de soudures, voir bien plus ? En réalité, en mettant de côté toute forme de peur, il est plutôt facile et avantageux de construire, sans danger, une pièce de joaillerie avec uniquement de la soudure forte. Les bâtages sont par leurs natures sujet à beaucoup de créations, et comme des dentelles, comme le vol d’un oiseau dans le ciel traçant mille belles courbes amoureuses, ils seront les témoins du désir du bijoutier de rendre son bijou encore plus charmant au yeux de sa fidèle... clientèle, sans compter l’immense plaisir qu’il aura eu à le produire, seul dans son atelier.

J’espère vivre très longtemps, pour avoir le temps d’ajouter de nombreuses photos de bâtages dans ce chapitre. Je vous souhaite une magnifique journée et du bonheur dans votre travail. Michel Zimmermann Artisan Bijoutier-Joaillier Québec 23 avril 2009