Article du Journal Voir Québec  » Les arts et la vie  » le 11 septembre 2008

 

 

LES ARTS ET LA VIE d’hier à aujourd’hui

Des artistes et artisans associent leur démarche artistique à une oeuvre de l’exposition Le Louvre à Québec.

Figure incontournable de la bijouterie-joaillerie à Québec, Michel Zimmermann se fait un devoir, et surtout un honneur, de façonner ses petites oeuvres d’art entièrement à la main, sans moulage. Le souci du détail, de la noblesse des matières et du travail bien fait habite cet artisan minutieux, formé à Paris et installé dans la boutique familiale depuis 1978. Parmi les bijoux anciens de l’exposition Le Louvre à Québec. Les arts et la vie, il a eu un coup de coeur pour le Collier au médaillon de Méduse.

Ce qui l’a d’abord séduit dans cette parure égyptienne, c’est la multiplicité des techniques utilisées.  » Pour faire ce collier en or, il fallait déjà être capable de fondre le métal et de fabriquer des lingots. Il fallait aussi faire des plaques; j’imagine qu’elles ont été façonnées au marteau, car ça m’étonnerait qu’à l’époque, il y avait eu des laminoirs.
Ensuite, il a fallu fabriquer du fil pour faire la chaînes, avec des gabarits et des mandrins pour tourner et confectionner les anneaux.  »

Il note également qu’une attention particulière a été portée à la stabilité du médaillon. “ Les quatre points et les anneaux d’attache sont légèrement décentrés vers le haut. C’est fait exprès pour que le médaillon reste à plat sur la poitrine “, explique-t-il.

Quant au médaillon près du fermoir, il sert à la fois de contrepoids et de seconde parure. “ On ne portait pas toujours les colliers directement sur la nuque. Ce médaillon permettait de faire tomber le collier plus bas à l’arrière; ça faisait comme un deuxième pendentif, pour les dos dénudés.”

Même si ce bijou date de près de 2000 ans, Michel Zimmermann y voit une grande parenté avec son propre travail. “ Je trouve un air de famille dans la pensée de celui qui l’afait. Ce qui m’intéresse le plus, c’est qu’à cette époque, le travail fait entièrement à la main était possible, et en gros, on utilise aujourd’hui des techniques somme toute identiques. Je fais ce qui se fait depuis des millénaires, au fond, avec quelques outils unpeu plus pratiques, mais du même esprit. Comme l’artisan qui a conçu ce bijou, je crée des pièces entièrement à la main, avec des techniques d’emboutissage, de découpage, de soudure, de mise en forme, doublées d’une réflexion pour le dessin.”

“ S’il y a un message à retenir de ce collier, poursuit-il, c’est qu’on devrait retrouver le plaisir des pièces faites entièrement à la main. Le moulage, qui manque de précision et de solidité, est malheureusement très répandu actuellement. On passe ainsi à côté des bijoux 100% pleins de vérité, qui durent. Vous savez, le premier miracle de ce bijou-là, c’est qu’on le voit aujourd’hui!”

Vous pouvez admirer le Collier au médaillon de Méduse dans la salle 4 du Musée et les créations de Michel Zimmermann à la bijouterie-joaillerie Zimmermann Québec située au 46, côte de la fabrique, à Québec.

Sophie Marcotte

Fin de l’article paru le 11 septembre 2008 dans le journal Voir Québec volume 17 numéro 37